En Equateur
Lundi 04 mai, les formalités débutent avec la sortie du bus du Pérou, cela se passe facilement. Nous devons aller dans un bâtiment un peu plus loin pour faire tamponner les passeports pour la sortie du Pérou et l'entrée en Equateur. C'est tout aussi facile et c'est rapide. Puis, avant de faire les formalités d'entrée du bus se passant quelques kilomètres plus loin que ce poste, nous devons faire un détour à la ville de Huaquillas pour prendre une assurance pour le véhicule. La nôtre était valable pour tous les pays précédemment visités mais pas l'Equateur. Ca dure plus longtemps qu'à la douane pour l'obtenir mais ne nous coûte pas grand chose (6.70 dollars pour un mois!). Le papier en poche, nous nous dirigeons au poste de douane suivant faire les papiers pour le bus. C'est rapide et le bus n'est pas inspecté. Puis, un peu plus loin, il y a un contrôle militaire sur la Panaméricaine, ça crée un embouteillage. Nous passons sans qu'ils ne nous contrôlent. Quelques kilomètres après, nous nous arrêtons à une station-service. Nous ne pouvons pas y rester car elle n'est pas ouverte toute la nuit mais nous pouvons nous mettre juste à côté.
Le lendemain matin, nous sommes surpris, nous nous réveillons au milieu d'un embouteillage. Visiblement, la station-service n'est livrée qu'une fois par semaine et tout le monde attend pour le plein. Nous arrivons quand même à nous frayer un chemin entre les voitures et les camions pour rejoindre la route. Nous mettons le cap sur notre ultime étape en Amérique du Sud, Guayaquil. Sur la route, nous passons à travers la région de l'Oro Verde (or vert) où sont produites la quasi totalité des bananes exportées. Il y a des bananeraies à perte de vue.
Bananeraies
Par endroits, il y a aussi quelques plantations de cacao.
Cacaoyers
Nous arrivons dans l'après-midi à Guayaquil (3 millions d'habitants, la plus grande ville d'Equateur même si ce n'est pas la capitale). Nous repérons rapidement où nous avons rendez-vous le lendemain chez notre transitaire. Nous cherchons ensuite un point de chute pour la nuit pas trop loin. Nous le trouvons à une station-service. Nous sommes bien entourés, il y a cinq gardes lourdement armés qui la surveillent. Nous nous rendrons rapidement compte que tout est gardé, même aux parkings des centres commerciaux, il y a des surveillants dans des miradors! Il semble que ce soit des reliques d'une époque où Guayaquil était beaucoup moins sûre.
Nous passons les deux semaines et demie suivantes à Guayaquil à préparer l'envoi de Lucy en container pour notre prochaine étape au Canada. Nous passons la plupart des nuits à des stations-service différentes, et quelques-unes à la même où il y a moins de bruit et où le propriétaire nous accueille agréablement, nous permet d'utiliser la douche du personnel et de revenir. Nous passons aussi deux nuits au dortoir d'un hôtel où nous pouvons commencer à laver l'intérieur du bus. Nous faisons quelques passages dans des "lavadora" (lavage de voiture) pour nettoyer l'extérieur. En effet, les douanes canadiennes sont très pointilleuses sur la propreté, le bus doit être exempt de terre. On vous laisse imaginer le boulot après quatre mois sur les routes poussiéreuses et les pistes d'Amérique du Sud. Nous n'avons eu guère le loisir de visiter Guayaquil si ce n'est un parc en ville avec des iguanes et le jardin botanique.
Iguanes et écureuils du parque Bolivar
Jardin botanique
Nous avons perdu énormément de temps et d'énergie en démarches administratives. Nous avons enchaîné les rendez-vous chez notre transitaire qui s'est montré parfaitement incompétent, ne sachant pas quels papiers nous avions besoin pour la douane! Nous nous sommes finalement rendus nous-mêmes à la douane du port où on nous a indiqué qu'il ne fallait qu'un seul papier(!) que nous aurions dû recevoir à l'entrée sur le territoire équatorien mais qui n'avait pas été fait. Il nous a fallu deux jours au port pour régulariser la situation de Lucy mais cela ne nous a rien coûté (le transitaire nous réclamait 300 dollars pour les formalités de douane, sans savoir ce qu'il fallait!).
Au 9ème rendez-vous chez notre transitaire, le lundi 20 mai, jour prévu du chargement du bus dans son container, alors que nous l'avions déjà payé, cet imbécile (et nous sommes polis), OBC shipping pour ne pas le nommer, nous a fait poireauter la journée durant prétextant une panne dans le système informatique de la compagnie maritime, avant de nous annoncer que le bateau n'avait pas été réservé et qu'il n'y avait plus de place! Ils nous ont alors proposé une autre compagnie maritime mais avec un surcoût de 250 dollars et un départ une semaine plus tard. Nous avons protesté et leur avons dit qu'ils n'avaient pas fait leur boulot (cela faisait plus d'une semaine qu'ils nous avaient dit avoir réservé et que tout était en ordre). La cheffe a alors piqué la mouche et nous a fichu dehors envoyant un commis récupérer notre argent à la banque pendant qu'un gorille nous surveillait à l'accueil! Nous nous sommes retrouvés à trois jours du départ sans rien!
Le lendemain, nous sommes allés aux deux compagnies maritimes. Heureusement, l'une d'elles a accepté de traiter directement avec nous car nous étions prêts à charger et que toutes les démarches avaient été faites. En fin de journée, nous pouvons charger notre Lucy ripolinée dans son container.
Chargement du bus
Cela s'est passé à Multimodal, un dépôt de containers, dont la cheffe a compris notre situation. Elle nous a aidé dans les dernières démarches à effectuer pour que le camion chargé du container puisse entrer au port juste à côté, encore le soir même.
Le lendemain, nous avons dû nous rendre (encore une fois) au port où nous avons dû resortir le bus du container et le vider en grande partie pour subir l'inspection de la police anti-narcotique et de la douane (qui nous connaît déjà suite au papier que nous avons dû faire chez eux).
Inspection en bonne et due forme avec le chien
Jeudi 23, nous avons dû faire encore une série d'échange de mails avec la compagnie pour finaliser le bill of lading (papier indispensable au transport d'un container comportant une foule d'informations, sur le chargement, le bus, les adresses, ...) A 16h, tout était enfin en ordre, juste avant de devoir partir à l'aéroport. Le bus partira avec 2 semaines de retard sur nous, devra certainement passer par Rotterdam et ne devrait être au Canada qu'au début, voire mi-juillet, alors que nous arrivons à Montréal le 15 juin.
Cette situation nous inquiète, nous espérons qu'il pourra prendre une autre route. Tout ça à cause d'un transitaire incompétent, menteur et qui s'est bien fichu de notre tronche. Priez pour nous! De plus, à côté des ennuis avec lui, nous avons eu beaucoup de mal dans cette ville, les gens n'y sont de manière générale pas accueillants, ne sont pas prêts à aider, que ce soit par exemple pour obtenir un code wifi ou simplement un renseignement. C'est donc sans regret, mais anxieux et épuisés que nous quittons ce cloaque qu'est Guayaquil. Nous ne sommes pas prêts de remettre les pieds en Equateur!
Suite au prochain épisode! Guadeloupe, le 13.06.2013