Au nord du Québec

Dimanche 18 août, nous restons dans la réserve faunique d'Ashuapmushuan. Nous cherchons en vain des chemins de randonnée et des accès à des lacs pour pêcher. En fin d'après-midi, sur une piste menant à un lac, un petit pont en très mauvais état se dresse devant nous. Il n'est pas franchissable, nous sommes obligés de faire demi-tour. Nous décidons alors de nous arrêter dans une petite clairière en bordure de cette piste.

Le lendemain, nous tentons d'aller à pied au lac mais nous retrouvons bloqués. Il y a eu une tempête qui a renversé plein d'arbres sur le chemin. De retour au bus, nous reprenons la route vers le nord et arrivons un peu plus tard à Chibougamau. Après une petite halte commissions et plein dans cette petite localité, nous allons nous installer sur une péninsule entre deux lacs, le Chibougamau et le Doré. Nous vous épargnons les photos, trop moches à cause du mauvais temps. Nous goûtons le soir un nouveau champignon cueilli la veille dans la réserve, que nous n'avons pas en Europe, le lobster mushroom ou champignon homard. Il tire son nom de sa couleur orange vif, comme un homard cuit. A la base, il s'agit d'une russule quelconque mais, une fois parasitée par ce champignon, elle devient un bon commestible.


Lobster mushroom

Le matin suivant, nous nous lançons à l'assaut de la route du Nord qui n'est pas goudronnée mais en gravier et longue d'un peu plus de 400 km.


Arrivée sur la route du Nord

Au début, nous faisons une petite promenade sur une piste mais revenons assez vite au bus tellement il y a de moustiques à nos trousses!


Petite balade

Nous nous arrêtons quelquefois en chemin vers des lacs mais, comme le paysage est plat, ils n'ont que très peu de fond dans les bords et, en conséquence, Benj n'arrive pas à y attraper de poisson pour le souper. Il est déçu. Il faudrait une embarcation afin de s'éloigner des rives et espérer pêcher quelque chose. Tout au long de cette route, nous voyons beaucoup de forêts brûlées, le paysage semble par endroits mort sur des kilomètres. Ces feux sont la plupart du temps causés par la foudre. Les autorités laissent la forêt brûler sous prétexte que c'est loin de tout et que ça finit par s'éteindre tout seul! C'est regrettable car l'environnement met des décennies à s'en remettre même si ces incendies sont naturels.


Un exemple de zone brûlée

La vie reprend progressivement son cours, dans un premier temps en bordure de ces zones et en commençant par les petits animaux. C'est le cas notamment des suisses, nom donné au Québec au tamia, un petit écureuil rayé d'une dizaine de centimètres plus la queue, presque toujours en mouvement et extrêmement rapide. Il est surnommé ainsi en raison de son pelage rayé rappelant l'uniforme des gardes suisses du Vatican. L'écureuil roux américain, se repérant à ses nombreux cris, recolonise également le terrain. Il est moins rapide, quoique fort agile, et se laisse plus aisément tirer le portrait.


Ecureuils roux américains et suisses

Plus tard, avant de nous installer au bord du lac de barrage de la rivière Rupert, nous admirons la vue depuis un ancien belvédère qui a également brûlé.


Vue du lac depuis ce belvédère

Dans la soirée, un fort orage se déclenche. Zeus est déchaîné. D'abord, c'est au loin que le ciel s'illumine sur de grandes distances et gronde, c'est splendide. Puis, il nous arrive dessus. Nous nous retrouvons éclairés comme en plein jour, à tel point que l'indicateur de charge de notre panneau solaire s'enclenche par moments! Nous ne nous y attendions pas, le ciel étant clair en début de soirée.


Le calme avant la tempête

Au réveil, les éléments se sont calmés. Après nous être remis en chemin, nous nous arrêtons à Nemiscau, le seul "bled" le long de cette route, mettre un peu de jus dans le réservoir. Seulement un peu, car il nous reste les jerricans et le diesel est cher dans cette contrée éloignée de tout (1.81 contre env. 1.35 CAD/litre). Peu après, nous arrivons à la fin de cette route du Nord qui se termine à l'intersection avec la route de la Baie James. Ces deux tracés, ainsi que la Transtaïga plus au nord encore, ont été réalisés dans les années 1970 lors de la construction des grands barrages hydroélectriques québécois. Nous voyons d'ailleurs par moments des forêts de pylônes acheminant le courant vers le sud.


Un autre type de forêt

Nous n'allons pas plus au nord pour des questions de temps et aussi parce qu'au-delà du 52ème parallèle les non-résidents du Québec doivent recourir aux services d'un pourvoyeur, une sorte de guide propriétaire terrien. En redescendant au sud, nous retrouvons la rivière Rupert plus en aval que deux jours plus tôt. Nous nous installons à une aire en bordure de cette dernière et de ses chutes.


Les chutes de la Rupert

Jeudi 22, Benj pêche un moment cette rivière mais à nouveau sans succès. L'endroit semble désert. Plus étonnant encore que pour les lacs puisque la même problématique ne s'applique pas en rivière. L'endroit aurait-il été surexploité, ou détérioré par une utilisation trop intensive de l'eau par les barrages? Nous quittons alors les lieux et, en chemin, nous arrêtons pour une balade en forêt.


Dans la forêt boréale

Nous nous installons dans l'après-midi au bord de la rivière Waswanipi. Benj enfin fait quelques petits brochets. Nous passons la soirée autour d'un feu.


Un bon feu de camp

Le jour suivant, nous allons jusqu'à Matagami. Comme à l'office du tourisme il y a du wifi, nous mettons en ligne le récit de nos péripéties à Montréal. Nous poursuivons ensuite jusqu'à Amos, la plus grande ville du coin. Nous profitons pour faire quelques courses. Nous passons la nuit un peu plus loin dans une clairière au bord d'une route secondaire. Nous admirons le beau coucher de soleil.


Que de belles couleurs

Après le petit-déjeuner, nous reprenons la route en direction de l'ouest et nous retrouvons rapidement en Ontario.



Suite au prochain épisode! Vancouver, le 13.10.2013