Du Parana à la Bolivie

Vendredi 29 mars, nous quittons Puerto Iguazu et empruntons la RN 12 dans le sens inverse que nous l'avions prise quelques jours auparavant. Nous faisons halte dans la petite ville de Wanda où il y a une mine de cristaux que nous visitons. Il s'agit d'anciennes coulées de lave dont certaines bulles ont donné naissance à des cristaux, principalement de l'améthyste, mais il y a aussi des agathes.


L'extérieur de la mine.



Merveilles de la nature

La visite s'achève au magasin de la mine. Nous nous faisons harceler pour acheter mais ne prenons rien. Sur la piste nous ramenant à la route principale, il y a quelques stands tenus par des locaux. Nous achetons à un de ceux-ci quelques cristaux pour une poignée de pesos. Nous reprenons ensuite la route et cherchons des pistes menant au rio Parana. Malgré nos efforts, nous ne trouvons rien. Nous nous arrêtons en fin de journée au bord d'une piste, qui certes mène au rio, mais à une base de la police fluviale où aucun accès n'est possible.

Le lendemain, au fil du trajet, nous continuons à chercher des chemins pouvant mener au rio. Finalement, dans l'après-midi, après s'être renseignés à une maison et demandé à des voitures sur une piste, on nous indique un petit chemin qui y mène. Au bout, il y a quelques petites bâtisses au bord du fleuve. Nous demandons si nous pouvons rester là, on nous dit qu'il n'y a pas de problème. Benj pêche un peu mais ça ne donne rien. Ensuite, il se fait mener par un des enfants d'une des petites maisons à un coin un peu plus haut, ils sont rapidement rejoints par le frère. Il y fait son premier dorado. Le dorado est un poisson très combattif et prisé des pêcheurs sportifs qui affluent dans les lodges en bord du rio. C'est d'ailleurs une des raisons des nombreux accès "bloqués", quasiment tous pêchent depuis des jet-boats avec guide.


Dorado

De retour au bus, les moustiques sont de sortie. La maman des petits nous prête généreusement une bombe d'insecticide.

Le matin suivant, Benj part pêcher un moment et ramène un dorado pour remercier la famille. Nous offrons aussi aux garçons deux mouches à dorado. La veille, ils étaient surpris de cette manière de pêcher, ils n'avaient jamais vu quelqu'un pêcher à la mouche. Peut-être cela soulèvera-t-il une vocation. Même si le père avait une canne à pêche, les gamins pêchent avec une ligne à main enroulée autour d'une bouteille de coca. Ils font tournoyer le plomb en l'air pour lancer. Puis, nous partons en direction de Corrientes où nous traversons le Parana.

Comme partout en Argentine, le long des routes, il y a des petits sanctuaires dédiés à Gauchito Gil. C'était une sorte de Robin des Bois de son époque, qui volait du bétail aux riches pour le redistribuer aux pauvres. Lorsqu'il fut capturé et condamné à mort, il demanda à son bourreau de l'enterrer (ce qui n'était pas coutume à l'époque), sinon son fils allait mourrir. Le bourreau ne le fit d'abord pas, mais son fils devint malade. Pris de remords, il alla enterrer le corps de Gauchito Gil et son fils guérit. Depuis, les Argentins en ont fait un saint et de petits autels ornés de rouge bordent les routes. Les gens y déposent des offrandes en tous genres (bouteilles, cigarettes, babioles, cierges, ...). Beaucoup de voitures en Argentine arborent d'ailleurs un petit ruban rouge en son honneur et pour éloigner le "mauvais oeil", nous avons également le nôtre quasiment depuis le début (non pas que nous soyons croyants, mais nous aimons bien le symbole et aimons à nous dire que ça nous porte chance)!


Des autels en hommage à Gauchito Gil

Nous poursuivons la route vers l'ouest. Les paysages changent à nouveau, c'est moins humide. Il y a beaucoup de cultures, encore des OGM. Nous nous arrêtons sur une piste transversale à la route pour la nuit.

Lundi 1er avril, le but étant de rejoindre le nord de l'Argentine pour passer en Bolivie, nous continuons notre route vers l'ouest avant de bifurquer au nord vers Jujuy. Dans la matinée, nous faisons le plein, ils n'acceptent pas la carte. Nous devons alors payer avec tous les pesos qu'il nous reste (à 20 centavos près!). Nous nous retrouvons à sec... Nous essayons à chaque bled ou ville traversée de tirer des sous, mais les bancomats sont vides en raison du long week-end pascal et du début du mois. Sur la route, nous nous prenons un contrôle plutôt poussé. Ils regardent bien à l'avant, font ouvrir des caisses à l'arrière et dans le caisson qui nous sert de lit. Ils nous laissent finalement repartir. En fin d'après-midi, malgré nos efforts pour tirer de l'argent, nous sommes toujours à sec et voilà que nous tombons sur un péage routier. Ils n'acceptent pas les cartes, nous leur expliquons notre problème. Benj se retrouve à négocier avec le chef du péage et arrive à échanger quelques pesos chiliens qu'il nous reste contre des pesos argentins. Nous pouvons alors passer le péage. Ouf! Et du coup nous nous sommes débarrassés de monnaie chilienne! La halte du jour se fait à Güemes où nous trouvons enfin un bancomat avec de l'argent dedans.

Une fois réveillés et prêts, nous allons à Jujuy tenter de faire du change mais le mardi de Pâques est encore férié, alors toutes les banques et bureaux de change sont fermés. Nous décidons néanmoins de mettre le cap sur Villazon, la ville frontière bolivienne, et essaierons de faire du change le lendemain à La Quiaca, la ville frontière argentine. La route pour y aller passe par la Quebrada de Humahuaca, formation géologique de sierras érodées. L'altitude monte. Nous nous arrêtons d'abord à Purmamarca admirer la montagne aux sept couleurs.


Cerro de los siete colores

Puis, nous faisons une petite halte à Maymara regarder une autre formations géologique spectaculaire, qui s'étale sur environ quatre kilomètres, la palette du peintre.


Paleta del pinturo

En continuant la route, le décor est toujours sublime.


Quebrada au long de la route

En fin de journée, nous établissons le camp après le village d'Abra Pampa. Nous sommes déjà à 3'500m, non loin de la frontière avec la Bolivie.



Suite au prochain épisode! Martinique, le 28.05.2013