Le parcours du combattant

Nous avons finalement pu récupérer notre bus !!! Mais en avons bavé pour y arriver… Il a d’abord fallu se battre avec notre transitaire à Buenos Aires pour qu’il nous délivre le Bill of Ladding (BoL), le fameux papier qui nous permet de faire les démarches suivantes pour récupérer le container, et faire une série d’allers retours au port et en ville.

Lundi 7 janvier, nous sommes allés comme convenu chez le transitaire (Cargo SA, que nous déconseillons fortement au passage!) rencontrer le boss pour parlementer avec lui. Après une vive discussion, nous convenons d’aller avec un de ses employés payer les frais de la compagnie maritime (MSC, en ville). Après l’avoir fait et obtenu le papier de libération du container, nous sommes retournés chez eux, car le total de la facture ne représentait pas ce qu’ils nous demandaient… Cela a bien énervé le patron que nous revenions encore à la charge, mais il n’a pas eu d’autre choix que d’accepter nos revendications, puisqu’il nous avait indiqué ses frais le matin-même, 135US$, et que les frais de la compagnie s’élevaient à 458US$, alors qu’il nous réclamait 725US$!

Nous avons pu ensuite aller au port, au bureau de la douane pour « equipaje no accompañado » (EMBA), mais avons dû attendre 2h à ce bureau, pour qu’ils nous indiquent que le container n’était pas encore libéré et que nous devrions repasser quand ce serait fait. Nous sommes alors allés au bureau de MSC au port demander ce qui se passait, puisque nous avions payé le matin-même. Un petit coup de fil plus tard, on nous dit que c’est bon. Nous sommes ensuite allés au bureau de la « Coordinación » pour fixer le rdv pour préparer l’ouverture du container, qui a été stocké dans un entrepôt. Il n’y a plus de place pour le 8, rdv est fixé pour le 9. La journée touchant à sa fin et les bureaux fermant, nous sommes condamnés à continuer les démarches le lendemain!


L'entrée du bureau EMBA, que nous connaissons maintenant par coeur!

Le mardi 8, retour à EMBA où nous faisons le pied de grue dès 8h, alors qu’ils n’ouvrent qu’à 9h (plus le quart d’heure argentin)… Nous avons bien fait, premiers arrivés, premiers servis! La libération est en ordre, ils peuvent maintenant faire des copies du BoL, de nos passeports, de la carte grise, … Puis une série de tampons et de signatures, au rythme d’un toutes les 5 minutes! Nous gardons le sourire, il faut bien se faire au rythme local! Nous retournons au bureau MSC du port, où on nous indique qu’il nous faut retourner en ville payer les frais de manutention du container, les frais du terminal et le jour de retard que nous avons pris dans les dents à cause de ce foutu transitaire… En effet, nous avions 5 jours pour récupérer le container, le cargo étant arrivé le 3 et la « Coordinación » se faisant le 9, nous sommes en retard… Il y en a pour la bagatelle de 1453US$, ça fait mal au sac et un gros trou dans le budget! Nous allons donc en ville faire ce dépôt, mais avons des Dollars et il faut… des Pesos! Donc passage au bureau de change avant de retourner à la banque, peu de temps avant qu’elle ne ferme! Boulot de la journée terminé, rien de plus ne peut être fait.

Le 9, nous allons à 8h à EMBA, où nous devions commencer selon la donzelle de MSC et poirotons pendant près de 2h, avant qu’on nous dise que nous ne sommes pas au bon endroit! Il faut aller à un autre bureau des douanes, où tous les papiers semblent bons, d’après les douaniers. Nous avons l’autorisation d’aller dans le terminal du port, affublés d’un casque et d’un joli gilet orange… Nous y croyons!


Séverine et l'équipement officiel

Arrivés auprès des manutentionnaires, ils nous indiquent qu’il manque la facture du terminal et un autre papier, à retirer en ville! Nous commençons à fulminer grave! Retour au bureau de MSC au port, où nous demandons des explications… Le papier réclamé ne nous est d’aucune utilité, puisqu’il sert à faire sortir le container du port, alors que nous devons l’y vider. Il faut encore établir la facture du terminal à un autre bureau dans le même bâtiment que celui de MSC. Nous avions versé un acompte la veille à la banque (comme convenu, car au terminal ils ne veulent pas devoir nous retourner de différence, due au change) et il faut encore terminer de payer. La dame de MSC finit par nous y accompagner et nous donne un petit coup de main, elle commence à en avoir marre de nous voir et veut se débarrasser de nous! Elle nous dit d’aller voir un certain Fernando dans le bâtiment de la douane. Ce dernier nous renvoie à EMBA faire annuler le N° qu’on nous a attribué le veille! Puis retour vers Fernando, qui nous donne de nouveaux papiers, et retour à EMBA qui nous attribue un nouveau N° (que d’allers-retours!).

Nous pouvons alors aller voir la douane, qui fait une série de papiers, tampons, … Ca aurait pu aller plus vite en glissant un petit billet, comme c’est visiblement la coutume ici… Personne ne s’en cache, comme nous l’atteste la bosse sous le sous-main du douanier et les poignées de mains bien remplies que nous avons pu observer! Finalement, les papiers sont en ordre et nous pouvons enfin nous faire conduire sur les quais, vers notre container! Nous n’y croyions presque plus!


Notre container, enfin!

Un préposé va chercher sa pince monseigneur!!!! Le scellé saute et nous pouvons enfin accéder à notre bus… Nous en versons presque une petite larme d’émotion, mais nous l’avons (enfin)!


Ouverture du container...

Après le rebranchement des batteries, le bus démarre au quart de tour et peut sortir du container une fois une rampe posée.


Sortie du container...


Le bus est dehors!

Mais ce n’est pas encore fini! Il faut aller chercher un vérificateur, qui s’avère être le douanier à la bosse sous le sous-main… Nous flippons un peu en se disant qu’il va nous emm… jusqu’au trognon. Il nous demande d’ouvrir le bus, avec un air très sérieux et solennel. Quand il voit toutes les affaires dans le bus et la liste de ces dernières que nous avions scrupuleusement rédigée, après l’ouverture d’un sac et avoir demandé ce qu’il y avait dans une des caisses, il renonce à toute velléité! S’il avait voulu tout voir, il y aurait passé sa soirée ;) Nous retournons donc avec lui faire les papiers d’admission temporaire du véhicule sur sol argentin, et devons encore faire un guichet supplémentaire pour la sortie du port. Puis retour chez notre douanier, qui semble en avoir marre, parce qu’il n’a rien gagné avec nous! Les derniers tampons sont faits et nous avons l’autorisation de quitter le port!!! Il nous faut nous dépêcher de sortir, il est 17h45 et les gates du port ferment à 18h! Ca y est, nous voilà avec la barrière du port qui se referme derrière nous, l’aventure peut commencer, OUF!

Nous faisons quelques kilomètres depuis Buenos Aires, où nous nous arrêtons à une station-service pour passer une nuit bien méritée!



Suite au prochain épisode! Bahia Blanca, le 16.01.2013