Pause forcée

Jeudi 10 janvier, réveil à la station-service où nous nous sommes arrêtés la veille au soir. Nous profitons pour faire le plein de carburant et d’eau. Puis nous nous mettons en route direction le sud. Petit arrêt à Azul (bleu en espagnol et en effet le ciel est complètement bleu, cette ville porte bien son nom!), nous y faisons quelques commis à la coopérative. Nous poursuivons ensuite notre route. Nous passons dans les grandes plaines de la Pampa où il y a beaucoup de bétail et d’oiseaux, surtout des échassiers.


La pampa et son bétail

Il y a aussi d’immenses cultures de maïs et de tournesol.


Culture de tournesol sur des hectares

En fin de journée, c’est la panne. L’embrayage a lâché. Nous nous attendions à ce qu’il lâche mais pas si tôt! Il avait déjà montré quelques signes de faiblesse avant le départ, mais là ce n’est plus possible d’avancer. Une petite voiture avec des jeunes à l’intérieur s’arrête mais ils ne peuvent pas faire grand-chose pour nous tracter avec leur Polo. Nous nous résolvons à passer la nuit sur place.

Vendredi 11 au matin, une camionnette de livraison nous remorque jusqu’à la prochaine petite ville, Sierra de la Ventana. Nous récompensons notre sauveur avec un couteau suisse dont il est fort content. Il nous explique qu’il lui servira bien à la pêche. Benjamin alors s’empresse de lui demander ce qu’on pêche dans la région. Il répond qu’il y a des truites, mais des petites. Benjamin est impatient de sortir ses cannes. Le garagiste devant lequel le livreur nous a déposés (à côté de la station-service de cette ville) a trop de travail pour s’occuper du bus avant une semaine. Il nous recommande un autre garage. Lui aussi est très occupé, il nous dit de revenir lundi. Nous voici donc bloqués ici pour le week-end. Nous passons l’après-midi à réorganiser le bus pour gagner de la place, les affaires y avaient été un peu lancées en vrac avant le départ et nous avions quelques sacs en plus amenés par avion.

Samedi 12, nous continuons à réorganiser le bus et à y faire quelques aménagements comme la protection des phares. Nous observons beaucoup d’oiseaux, perruches, perroquets et autres, des papillons et des libellules de différentes couleurs. Nous profitons pour faire quelques achats, fruits et légumes pas chers, et de la viande, pas chère non plus. Du coup, nous avons cuisiné une super bolo le soir.


La cuisine de camp avec la cheffe au fourneau

Dimanche 13, nous allons faire un petit tour en ville voir ce qu’il y a comme magasins. C’est une petite ville assez touristique. Sierra de la Ventana signifie "Sierra de la Fenêtre". Non loin se trouve une ouverture dans un flanc de montagne, qui a donné son nom à plein de lieux dans la région (Villa Ventana, etc...).


La fameuse Ventana

Nous refaisons quelques courses. De retour au bus, nous observons un cochon d’Inde sauvage.


Cochon d'Inde sauvage ou apéréa (cavia aperea)

En fin d’après-midi, nous visitons le musée du maté. Le maté est la boisson nationale. C’est une infusion de plantes douce et amère (yerba maté) bue traditionnellement dans une bomba, sorte de petite calebasse, avec une bombilla (prononcez "bombischa"), sorte de pipe munie d’un filtre. Au musée, plein de différentes bombas et bombillas sont exposées. Nous y achetons notre première bomba et sa bombilla pour boire le maté comme à la mode locale.


L'équipement du parfait petit buveur de maté

Lundi 14, jour J pour aller au garage. Nous poirotons 4 heures devant, sans que le mécano ne daigne ouvrir sa boutique. En discutant avec ses voisins pendant la matinée, ils nous disent qu’il n’est pas sérieux, qu’il travaille quand ça lui chante. Nous décidons alors de retourner vers le premier mécano. Il nous dit qu’il aura du temps le lendemain après-midi, mais c’est toujours mieux que quelqu’un qui ne travaille pas! Nous laissons le bus devant chez lui, car il ne peut vraiment plus avancer. Nous sommes ensuite allés faire de l’ordinateur à la station-service d’en face, où il y a du wifi gratuit. En fin de journée, quelques courses au programme quand les magasins ont rouverts (fermés d’environ 13 à 17h, voire 18h pour cause de sieste). Puis retour au bus pour faire le souper. Nous discutons avec un papy du coin qui nous dit que c’est un bon mécano et nous donne aussi quelques conseils touristiques. Nous rencontrons également un Allemand, Jorge, établi ici avec lequel nous discutons.

Mardi 15. Après une nuit un peu mouvementée à côté de la station-service où il y a beaucoup de passage, Jorge revient vers nous dans la matinée et nous propose de venir chez lui pendant que le bus est immobilisé, ce sera plus calme. A ce moment-là, le garagiste fait déjà signe à Benjamin de venir placer le bus sur la fosse (ici pas de lift), nous sommes contents.


Le bus sur la fosse...

Après démontage, il voit que le plateau d’embrayage est au bout. Il faut en commander un nouveau à la grande ville du coin, Bahia Blanca. Le mécanisme, lui, est encore en ordre, il n’y a pas besoin de tout changer.


Le plateau de notre embrayage (mort) et son mécanisme

En fin d’après-midi, Jorge vient nous chercher avec sa vieille Ford Taunus (qui date, fait un potin d'enfer, mais roule encore!) pour nous emmener chez lui. Nous plantons notre nouvelle tente dans son jardin. Le soir, il prépare un super barbecue (Asado) avec des salades. C’est le premier ici pour nous, ce fut super bon.


L'asado chez Jorge

La famille de Jorge est venue s'installer en Argentine dans les années 1920 (une sacrée aventure à cette époque!). Il est né en Argentine, a travaillé un moment en Europe et est revenu s'installer au pays, à Sierra de la Ventana...

Le lendemain matin, Jorge et Benjamin vont voir au garage où ça en est. La pièce est déjà là, il n'y a plus qu'à attendre un peu. Nous patientons en rangeant le campement. En début d'après-midi, bonne surprise, le bus est réparé! Jorge amène Benjamin au garage pour le récupérer. Nous prenons congé de lui et nous remettons en route. Nous nous arrêtons le soir à une station-service.


Avec Jorge et l'amie qui s'occupe de sa mère (95ans!)



Suite au prochain épisode! Dans les environs de Gaiman, le 21.01.2013