La Stewart-Cassiar Highway

Mercredi 11 septembre, après nous être engagés sur la Stewart-Cassiar Highway, beaucoup moins large et plus sinueuse que l'Alaska Highway, nous passons par Jade City. Ce patelin se résume à un magasin où il y a toutes sortes d'objets en jade et à l'extérieur quelques ouvriers qui travaillent cette pierre.


Jade City

Dans l'après-midi, nous nous arrêtons au bord de la rivière Cottonwood où Benj attrape quelques ombres qui agrémenteront le souper.


Ombres de la Cottonwood

Le soir, installés dans une clairière, nous avons la chance et le plaisir de revoir une aurore boréale (cf récit l'Alaska Highway).


Aurore boréale le long de la Stewart-Cassiar Highway

Le jour suivant, la région étant aurifère et ayant connu une ruée vers l'or vers la fin du XIXème, nous jouons aux chercheurs d'or dans un petit ruisseau mais sans succès. Benj se rattrape en pêchant une petite bull trout, un salmonidé de la famille des ombles.


Bull trout

Nous poursuivons ensuite notre route entourés de beaux paysages. Dans le courant de l'après-midi, nous voyons un ours se gavant de trèfles en bordure de la route. Nous nous installons en fin de journée à la lisière d'une forêt.


Ours pacifique faisant ses réserves avant l'hiver

Le lendemain, alors que, comme souvent lorsque nous roulons, nous sommes en train d'écrire les récits sur papier et que nous parlons des ours des jours précédents, il y en a un autre qui pointe le bout de son nez jusqu'à côté de nous. Nous le regardons un moment avant qu'il ne traverse.


Quand on parle de l'ours, il sort de son trou!

En fin de matinée, cette fois-ci, c'est une ourse et ses deux petits que nous voyons au bord de la route. Cependant, à peine avons-nous pu commencer à les observer que, le temps de mettre le télé-objectif en place, un imbécile nous dépasse en klaxonnant puis fonce droit sur les ours encore en klaxonnant, ce qui les fait définitivement déguerpir. Celui-là, nous lui aurions bien crevé les pneus! A la pause de midi, à une aire de repos, nous faisons la connaissance d'un couple de retraités zürichois, en voyage depuis trois ans avec leur camion.


Ester et Erich

A Meziadin Junction, nous quittons momentanément le tracé principal de la Stewart-Cassiar Highway pour aller au village de Stewart, situé au bord du canal Portland. La route est bordée par plusieurs glaciers dont le Bear glacier.


Bear glacier et ses voisins

En fin de journée, installés au bord d'un étang, nous partageons ce lieu de camp avec le castor.


Notre voisin du jour

Dans la matinée, après avoir levé le camp, nous arrivons à Stewart. C'est une petite localité presque morte, qui a compté près de 20'000 habitants pendant la ruée vers l'or, puis plus que vingt dans les années 40 et qui compte actuellement quelque 700 âmes. Elle vit en parallèle avec le bled de Hyder en Alaska à quelques encablures de là, village fantôme de 70 habitants qui dépend de Stewart. Nous passons la frontière car nous avons envie d'aller voir le Salmon glacier un peu plus loin. Il n'y a personne pour nous contrôler. En route pour ce glacier, nous nous arrêtons à Fish Creek. L'odeur est nauséabonde. Les saumons pacifique (espèces pink et sockeye) venus frayer ont accoupli leur tâche et sont déjà presque tous morts.


Les derniers retardaires frayant encore parmi les cadavres de leurs congénères

Les ours noirs et bruns (grizzlis) qui fréquentent les lieux lorsque les saumons abondants remontent ont déserté les lieux.


Différences entre ours noir et grizzli

Nous poursuivons ensuite en direction du glacier, qui se dévoile peu à peu, après être repassés sur sol canadien.


Premières vues du Salmon glacier

Au point de vue le plus élevé de la route, il y a une aire de pique-nique avec une superbe vue.


En face de ce géant de glace

Là-haut, nous tombons sur un couple de retraités allemands rencontrés quelques jours auparavant à Watson Lake. Ils sont accompagnés d'un autre couple de retraités allemands rencontrés en route. Ils habitent à une trentaine de kilomètres l'un de l'autre en Allemagne et c'est à l'autre bout du monde qu'ils ont fait connaissance. Chacun a une cellule semblable, de même couleur, provenant du même fabricant. Nous restons tous sur place et passons la fin d'après-midi et la soirée à discuter ensemble.


Les compagnons de Lucy

Nous nous réveillons au milieu de ce beau panorama. Nous discutons encore un peu tous ensemble puis chaque binôme repart. Nous faisons une petite halte à Fish Creek. Les ours, comme la veille, ne pointent pas le bout de leur nez mais nous croisons des ornithologues espagnols qui nous invitent à faire des photos avec leur énorme télé-objectif. Ils ont repéré un pygargue.


Le pygargue ou aigle pêcheur en question

De retour à Stewart, nous souhaitons compléter le plein mais il y a une panne d'électricité programmée. Heureusement que nous avons déjà fait le plein la veille, sinon nous aurions dû attendre la fin de soirée que l'électricité soit rétablie. Nous nous remettons alors en route et récupérons un peu après le tracé principal de la Stewart-Cassiar Highway. Nous nous arrêtons au bord d'une rivière où il y a plein de saumons sockeye en train de frayer. Benj attrape une truite arc-en-ciel qui se gavait des oeufs pondus par les saumons. Il attrape aussi quelques saumons qui sont relâchés.


Saumons sockeye et traces d'un habitué des lieux pas vu

Quelques kilomètres plus loin, nous quittons cette route et empruntons une route secondaire non pavée. Nous nous arrêtons assez rapidement dans une clairière au bord de la rivière Cranberry. Nous faisons la connaissance de Janvier, venu y pêcher avec son chien pour le week-end. Il est originaire de Montréal mais vit depuis 10 ans en Colombie-Britannique. Nous soupons ensemble et passons la soirée au coin du feu.

Lundi 16, Benj et Janvier pêchent cette rivière un peu plus bas. Nous nous quittons dans l'après-midi avec une invitation pour passer chez lui dans quelques jours quand nous serons dans le coin. Un peu plus tard, nous nous arrêtons au bord de la rivière Tseax. Benj pêche un saumon coho qu'il relâche, n'ayant pas le timbre de conservation pour le saumon.


Un coho de la Tseax et une petite musaraigne du coin

Nous entrons ensuite dans le Nisga'a Memorial Lava Bed Park. Au milieu du XVIIIème, le volcan Aiyansh est entré en éruption causant la mort d'environ 2000 indiens Nisga'a. C'est la dernière éruption à ce jour au Canada. La route passe au travers de la coulée de lave.


Coulée de lave colonisée depuis le temps par le lichen

Nous allons voir les chutes Vetter. Nous nous installons quelques kilomètres plus loin dans la forêt le long d'une petite piste secondaire.


Vetter falls au milieu du basalte volcanique

Le matin suivant, nous faisons deux balades dans le parc. La première conduit aux chutes Beaupre, la seconde suit le cours d'une rivière souterraine passant sous la coulée de lave et n'en émergeant que lors de crues importantes, la Crater creek.


Beaupre falls et Crater creek

Dans l'après-midi, nous arrivons à la ville de Terrace. Passage obligé au supermarché. De fait, dans tout le nord la Colombie-Britannique, il n'y a que des petits magasins d'alimentation très chers et donc les réserves emportées étaient presque à sec! Ensuite, nous reprenons la Stewart-Cassiar Highway et nous dirigeons vers Kitimat, le km 0 de cette route. Nous dormons sur une petite piste perpendiculaire à cette dernière.

Nous passons la journée du lendemain au bord de la rivière Kitimat. Benj pêche à différents endroits. Il tente d'attraper de la steelhead. Il s'agit d'une truite arc-en-ciel se comportant comme un saumon atlantique. Elle descend à l'océan se nourrir et remonte les rivières pour frayer. Elle peut atteindre de grandes dimensions (plus d'un mètre pour une vingtaine de kilos) parce qu'elle peut remonter plusieurs fois. En fait, il n'y a malheureusement pas de steelhead à cette période dans cette rivière, nous avons été mal renseignés au magasin de pêche. Il attrape, par contre, quelques saumons pink et un saumon king (chinook). Nous restons pour la nuit au dernier endroit pêché.


Des saumons de la Kitimat (pink et king)



Suite au prochain épisode! Nouvelle-Calédonie, le 03.11.2013