Le mirage d'Antofagasta

A cette ville côtière, dans le désert d'Atacama, nous sommes allés directement au garage recommandé par d'autres voyageurs. Il était fermé, le mécanicien ayant de gros problèmes de santé. Grâce au bon contact que nous avons eu avec Luis, le propriétaire de cet atelier, il a trouvé un autre garage pour s'occuper de Lucy. Rendez-vous a été pris pour dans quelques jours pour commencer par un test de compression pour affiner le diagnostic de panne et, à partir de ce dernier, décider de la suite. Nous avons patienté en nous installant au bord d'une plage non loin de cette cité. Le vent y a soufflé fort.


Vers Isla Santa Maria

Le test de compression a démontré que la pression dans les cylindres était beaucoup trop faible. Le démontage a alors commencé. Les quatre pistons étaient cassés. Benjamin mettra la main à la pâte pour toute la durée des travaux pour que ça avance plus rapidement.


Pistons en piteux état

Un honage (polissage) des cylindres a été tenté mais ce n'était pas suffisant, ces derniers ayant pris trop de jeu avec le temps. Il a fallu se résoudre à sortir le bloc moteur afin de l'envoyer à rectifier et chemiser. Ce qui allait allonger la durée des réparations. La culasse a aussi dû être envoyée pour révision. Les mécaniciens, sûrs de trouver en ville les paliers du vilebrequin, ont attendu que le bloc moteur soit de retour pour les chercher. Revenus bredouilles, il a fallu les commander à Santiago, ce qui a repoussé le remontage des éléments d'une semaine.


Sortie du bloc moteur


Le bloc à son retour


Moteur à peu près remonté

Pendant cette attente, nous avons fait les à-fonds dans le bus, travaillé sur le site, marché en ville, etc.


Lions de mer dans le port des pêcheurs


Lion de mer à quelques mètres de l'artère côtière!

Après trois semaines, le lendemain des quarante ans de Benjamin, Lucy était prête pour repartir. Tout à notre joie de ce beau cadeau d'anniversaire, nous sommes sortis de la ville. Malheureusement, il s'est avéré empoisonné. Notre maison roulante a surchauffé dès la première montée. Et ce fut la douche froide lorsque, au matin, en contrôlant les niveaux, nous avons constaté que l'huile était passée dans le circuit d'eau. Nous retrouvant condamnés à devoir retourner au garage.


Arrêt, avant de sortir d'Antofagasta, à La Portada, recouverte de guano, symbole de cette ville (de ... , devinez le fond de nos pensées!)


La mayonnaise indigeste découverte le lendemain matin

Une fois sur place, nous avons appris que l'atelier déménageait et qu'ils allaient s'occuper dès le lendemain du van dans les nouveaux locaux où nous nous sommes rendus. Les jours suivants, rien ne s'est passé, personne n'est venu, malgré les promesses faites. Alors Benjamin a commencé à redémonter tout seul jusqu'à la culasse, que le patron est quand même venu voir au moment de devoir la sortir. Le joint de culasse tout neuf avait déjà lâché. C'était un métallique alors que, renseignements pris auprès de l'atelier ayant révisé la culasse, il en fallait un en graphite.


Le joint de culasse en question

Tout traînait en longueur, si bien que pour que ça avance nous avons dû faire beaucoup de choses par nous-mêmes, notamment chercher les nouvelles vis pour la culasse. Et quasiment tout le remontage a été fait par Benjamin. Nous y serions probablement encore sinon! Deux semaines après ce retour forcé au garage, les réparations étaient enfin terminées. Au total, ce sont donc cinq semaines qui s'étaient écoulées pour ces travaux. Sans compter le temps passé en Bolivie. Le besoin était vraiment grand de retrouver la vie au grand air et dans la nature.


Retour à notre vie de nomades

Par précaution, nous sommes restés quelques jours dans les environs. Le van surchauffait toujours un peu. Mais, à force de tests, nous avons ciblé le problème. Les luges de protection sous le bus en étaient la cause. L'air ne pouvant pas circuler assez bien. Nous les avons provisoirement enlevées en attendant de faire une série de trous dedans. Nous avions peine à croire que nous avions réussi après tant de temps à trouver pourquoi nous surchauffions fréquemment.


Plus question ne serait-ce que d'y remettre un pneu!



Suite au prochain épisode! Neuquén, Argentine, le 22.09.2022