Les débuts au Brésil
Dès notre arrivée à Jaguarão, au sud-est du Brésil, la large gamme de fruits dont certains même, comme la goyave, à l'odeur irrésistible, que nous n'avions jamais goûté, de légumes et tubercules bien plus grande qu'en Uruguay nous a enthousiasmés. Et avec plusieurs variétés, comme des patates douces blanches de peau et de chair ou des oranges vertes. Et à des prix plus abordables qu'en Uruguay. Dès la sortie de Jaguarão, alors que seul un rio avait été franchi, une végétation plus abondante que dans le pays voisin nous a aussi enthousiasmés. Certes, les champs défilent aussi, mais avec plus de végétation autour et entre eux.
Différence flagrante d'avec l'Uruguay
Le soir, en guise de bienvenue dans ce nouveau pays inconnu, un beau coucher de soleil a ponctué la première journée dans le plus grand pays d'Amérique latine.
Un soleil rose enchanteur
Un peu plus au nord, vers Pelotas, nous souhaitions passer un peu de temps au bord de la lagoa dos Patos (lagune des Canards), une immense lagune qui se déverse dans l'océan Atlantique, mais les routes y menant étaient inondées. Nous avons dû nous résoudre à rebrousser chemin. Quelques temps plus tard, nous apprendrons qu'il avait récemment énormément plu dans la région.
Aux abords de la lagoa dos Patos
Route inondée vers la lagoa dos Patos
Malgré toute cette eau, nous sommes parvenus à trouver un endroit en hauteur au sec au grand bonheur des chats, avec différents oiseaux qui volaient autour du camp.
Un pic
Blacky et Cacahuète, nos chats-venturiers, aiment les lieux de camp
A Rio Grande, un ferry nous a transportés de l'autre côté de la lagune sur la péninsule qui la borde côté Atlantique. Après quelques jours sans pluie, elle s'est re-invitée dès le début de la traversée, nous privant d'une quelconque vue.
Ferry ralliant Rio Grande à São José do Norte
Nous nous attendions à une région sauvage et peu peuplée mais il y avait pléthore de fermes avec leurs cultures et leurs élevages et aussi beaucoup de plantations de pins. L'écorce des arbres est entaillée et des petits sacs attachés aux troncs collectent la sève.
Vraisemblablement utilisée dans les bonbons à la sève de pins "des Vosges"!
Au bord de l'océan, avec les courants venant de l'Atlantique, c'était très venteux et rien dans ces étendues de sable pour les freiner même dans les zones recouvertes de dunes.
Le long des plages de l'Atlantique
A la lagoa do Peixe (lagune du Poisson), située sur cette péninsule, au retour de pêcheurs, Benjamin est allé voir ce qu'ils ramenaient. C'étaient des crabes. Il a alors demandé de pouvoir en acheter. Et eux de répondre: "Não, regalo!" (non, cadeau!). Nous nous sommes retrouvés avec le fond d'une cagette pleine de ces excellents crustacés qu'il nous a fallu trois jours pour tout manger, tellement il y en avait.
Crabes bleus
Beaucoup d'oiseaux peuplent cette lagune
Nous nous sommes ensuite éloignés de la côte dans une région vallonnée avec des collines qui s'élèvent à un peu plus de mille mètres, en espérant que ce soit moins peuplé. Mais ce ne fut pas le cas, des maisons sont disséminées de partout, entourées de prairies ou de cultures de manioc, canne à sucre, patates douces, bananes, etc.
Ça et là poussaient des araucarias
En espérant aussi que le temps soit meilleur mais ce ne fut pas le cas non plus. Les épisodes pluvieux se sont succédé avec, heureusement, quelques journées en partie ensoleillées, réchauffant un peu l'atmosphère au demeurant bien fraîche.
Dans les collines du sud brésilien
Les zones de forêt étaient belles, luxuriantes avec la chance, certains jours, de tomber sur des agrumes, comme des citrons doux. Délicieux! Mais parfois aussi sur des mandarines acides juste bonnes à soigner le rhume! La difficulté de recherches de lieux de camp a perduré mais parfois nous sommes parvenus à bivouaquer dans des coins sympas, par exemple vers des cascades du rio dos Sinos.
Rio dos Sinos
Cacahuète savoure le lieu de camp
A peine entrepris la balade pour aller voir ces chutes que nous avons été stoppés dans notre progression par la rivière à traverser à gué qui était trop haute. Cela n'a pas enlevé le plaisir de profiter de ce lieu de camp tranquille et sans passage.
Nature exubérante
Rio dos Sinos
Peu de temps après, un mauvais bruit que nous connaissons trop bien s'est malheureusement fait entendre. Le bruit de glouglous des gaz qui passent dans le circuit d'eau. Patatras, à peine trois mois que le moteur a été réparé (cf récit La saga mécanique continue). Sans tarder, le lendemain nous avons pris la direction de la ville la plus proche, São Francisco de Paula.
Balade matinale avant de se diriger en ville
Mais en chemin, soudain, le L300 a perdu toute sa puissance et nous sommes tombés en panne. Dix jours seulement après nos premiers tours de roues dans ce pays. Le filtre à huile avait explosé sous la pression des gaz qui était aussi passée dans le circuit d'huile et toute l'huile s'était vidée. Aucun doute, le joint de culasse avait lâché. Mais pourquoi? Soit, par miracle, seulement le joint à cause de sa qualité, soit à cause de la culasse, soit à cause du bloc moteur. Nous avons commencé à trembler. Arrêtés pas très loin de chez eux, Denise et Alexandre, un couple très sympathique et jovial, nous a aidés pour organiser la venue d'un camion-plateau.
Ils ont fait beaucoup d'efforts pour comprendre notre portugais balbutiant qui est davantage du portuñol (contraction de portugais et espagnol, une langue parlée au nord de l'Uruguay). Nous avons aussi fait beaucoup d'efforts pour les comprendre et, en attendant pendant un jour et demi le camion-plateau, nous avons progressé grâce à eux. Ce dernier nous a déposé à São Francisco de Paula devant le garage sensé s'occuper des réparations dès le lundi matin.
Arrivée à São Francisco de Paula... en camion-plateau!
Suite au prochain épisode! Fiambala, Province de Catamarca, Argentine, le 20.09.2024