Petit tour au Chili sur la Carretera Australe

Dès l'arrivée au Chili, par le paso Futaleufú, bien que l'altitude de la Cordillière y soit faible, le contraste avec le côté argentin des Andes est saisissant. Tout est vert, il y a beaucoup d'eau. La végétation est complètement différente et luxuriante. Nous voyons les premiers colibris dans les fuchsias.


Rio Futaleufú et une cascade à proximité


Passage sur le Futaleufú

Après avoir longé ce rio, halte au lago Yelcho, un grand lac entouré de montagnes, où Benjamin a pu pêcher (désolés, pêcheurs, les photos de truites sont floues!).


Lago Yelcho


Cousin de Lucy croisé ayant subi un coup de tuning!

Arrivés à La Junta par la Carretera Australe nous avons remonté le rio Figueroa en direction de Lago Verde. Il coule dans une vallée assez étroite au milieu de très belles et denses forêts primaires. Vallée surplombée par moments par des glaciers.


Figueroa


Glacier suspendu


Figueroa

A Lago Verde, nous nous sommes renseignés à une estancia concernant une piste qui longe la frontière argentine. Piste d'une septantaine de kilomètres à l'écart des sentiers battus que nous souhaitions découvrir. Les propriétaires nous ont dit qu'elle était peu praticable à cette saison (début de l'automne) et que ce serait difficile de la faire en entier. Nous nous y sommes quand même engagés en nous disant qu'au pire nous ferions demi-tour. Après une mise en bouche sur un bout en forêt assez plat, mais déjà glissant en raison de boue, les côtes abruptes et rocailleuses, dans un décor avec de superbes vues, s'enchaînèrent. Une vraie piste 4x4!




En piste!

Lors de la traversée d'une petite rivière à gué, une grosse pierre que Benjamin n'avait pas vue nous a déviés de notre trajectoire et envoyés heurter une autre pierre, nous pliant ainsi une jante. Ni une ni deux, nous avons mis une roue de secours et poursuivi.


Une roue en piteux état

Quelques kilomètres plus loin, après une autre côte bien abrupte, nous sommes arrivés sur un plateau herbeux parcouru par un ruisseau. La piste était herbeuse au début de ce plateau après elle était plutôt (très) boueuse. Et ça n'a pas manqué! Sur une petite pente, nous nous sommes embourbés alors que la nuit tombait. Grâce aux plaques de désensablage, nous nous sommes extirpés de là mais ensuite rembourbés davantage en reculant. Nous nous sommes du coup résignés à passer la nuit comme ça et à se sortir de là le lendamain, de jour. Jusqu'à ce que, par une chance inouïe, un local passe par là de nuit. Franceo nous a proposé de nous sortir de là en essayant d'abord de nous tirer en avant mais ce n'était pas possible puis finalement en nous tirant en arrière. Puis, lui, a réussi à franchir ce passage, mais non sans mal. Nous, nous avons dormi sur place.


La zone du plantage


La profondeur des ornières laisse imaginer la scène

La nuit, il s'est mis à pleuvoir, ce qui a fini de nous convaincre que le lendemain nous rebrousserions chemin sans retenter de franchir ce passage boueux. Sans être sûrs non plus que nous arriverions à retourner à Lago Verde en un seul jour après une nuit de pluie. C'est donc prudemment que nous nous sommes embriyés le matin en repérant à pied les nombreux endroits critiques de la veille (les côtes rocailleuses et la rivière à la pierre cachée). Entre averses et éclaircies, dans l'après- midi, nous étions de retour à Lago Verde. Quelle aventure ce fut! Malgré ces déboires, nous avons grandement apprécié cette escapade en zones reculées.

Parcourez un bout de piste avec nous...

Pour nous remettre de nos émotions et nous laver (nous étions un peu boueux!), direction les thermes "El Sauce" pas très loin de La Junta mais, malheureusement, c'était complet. Mais il restait de la place disponible le jour suivant. Et le responsable des thermes nous a même indiqué un endroit pour camper non loin de là.


Lieu de camp

Ça nous a fait un bien fou de goger dans cette eau thermale bien chaude. En plus, le lieu est idyllique. Petits bassins charmants au milieu d'une magnifique végétation.


Termas "El Sauce"

Au bord de l'océan à Raúl Marin, contrairement au premier voyage en 2013 (cf Carretera Australe), nous n'avons pas vu les dauphins mais que de la pluie sous un vent soutenu, que même Blacky et Cacahuète n'ont pas voulu sortir, et pas pu non plus manger des fraises pour nous consoler, la saison était terminée.


Sur la plage à Raúl Marin

De retour sur la Carretera Australe, dans la région de Queulat, nous n'avons pas pu non plus admirer les beaux paysages que nous nous réjouissions de revoir. Il pleuvait toujours. Le ciel était complètement bouché. En remontant la vallée du Cisnes, nous espérions avoir moins de pluie car c'est à l'est côté des Andes, région moins arrosée que l'ouest côté océan, mais ce ne fut pas le cas. Néanmoins, le matin suivant, après cinq jours consécutifs de pluie non stop, les précipitations ont enfin cessé. Cela commençait à devenir éprouvant! En redescendant la vallée, nous avons pu profiter, avec ce temps meilleur, de s'arrêter au bord de la rivière.


Rio Cisnes


Une de ses habitantes

Pour rejoindre Coyhaique, nous sommes peu restés sur la Carretera Australe, privilégiant les itinéraires alternatifs.


Vallée à l'écart de la Carretera Australe


Coucher de soleil dans les hauts de Coyhaique

Un après-midi, porte du bus entrouverte, un colibri est entré dedans! Mais, le pauvre, n'arrivait pas à resortir. L'ayant attrapé pour l'aider, nous avons été émerveillés par les couleurs de son plumage, davantage encore que lorsqu'ils sont dans les airs.


Après quelques photos, il a été rapidement relâché...


au grand dam de Cacahuète et Blacky alors en pleine sieste

A Coyhaique, la plus grande ville de la région d'Aysen, environ 50'000 âmes, nous avons cherché un garage pour remédier à une fuite d'huile que nous traînions depuis un moment. En vain! Soit il n'y avait pas de disponibilité, soit ils ne faisaient pas ce type de réparation. Nous avons alors décidé d'attendre d'être de retour en Argentine, dans une ville plus grande, avec un meilleur climat. Ensuite, hors de la Carretera Australe, nous avons découvert de fort beaux nouveaux endroits. Entre rivières, vallées, lacs et montagnes.


Coin pic-nic du jour


Petite piste découverte

Nous avons aussi eu l'occasion de traverser une rivière au moyen d'un ferry non motorisé. Il est mu uniquement par la force du courant, dirigé par un câble et s'inclinant dans celui-ci à l'image d'un gouvernail pour traverser.

Voguez avec nous...

Un peu plus loin, nous sommes arrivés au bord d'un très joli lac bordé par des arrayanes. Arbre de la famille des myrtacées qui pousse au sud de l'Amérique du Sud. Les feuilles et les fleurs, blanches, se boivent en infusion et les fruits, des baies noires violacées, sont aussi commestibles.


Fleurs d'arrayan


Les nuages peuvent faire leur effet!

Nous avons longé un des affluents de ce lac. C'était très beau.


En cherchant bien, vous pouvez voir un saumon!

Hors de la Carretera Australe

Avec l'automne bien installé, des températures qui descendaient, et les nombreux jours de pluie, nous avons pris la direction d'une frontière vers Coyhaique pour remonter au nord par le côté argentin, plus chaud et plus sec.


Dernier lever de soleil chilien, pour quelques temps!

A la douane de Los Huemules, nos PCR faits à Coyhaique en poche n'ont servi à rien. Le jour-même, ils avaient supprimé cette obligation. Encore des PCR faits dans le vide! La drôlerie du jour fut le douanier qui voulait tamponner les passeports des chats! Qui ont ensuite été l'attraction de lui et de ses collègues. Ils nous ont souhaité bon voyage et nous étions de retour sur sol argentin.


Pas besoin de légende!



Suite au prochain épisode! Salta, Argentine, le 01.06.2022