Retour vers les Andes

Après nous être émerveillés dans les provinces de Misiones et Corrientes (cf récit précédent Parcs dans les provinces de Misiones et Corrientes), nous avons mis le cap à l'ouest en direction des Andes. Dans la province du Chaco, hors des endroits cultivés, la faune, notamment aviaire, est très présente.


Un yacaré


Spatules roses en compagnie d'un autre échassier

Quelques arbres en fleurs contrastaient avec la végétation environnante de cette région qui, excepté dans les zones marécageuses, est aride.


Au bout de quelques jours, nous sommes arrivés dans la province de Catamarca, parcourue un peu en 2022 (cf récit Provinces de San Juan et Catamarca: vallées et plus hauts volcans du globe). Une très belle province aux écosystèmes diversifiés. Forestiers, de la puna et des zones minérales dans les hautes vallées andines et des zones semi-arides au pied de la Cordillère et dans les sierras. Tous types de routes traversent ces chaînes de montagne de moyenne altitude. Rarement larges et goudronnées, souvent sinueuses, étroites, en terre ou gravillons et en piteux état. La Cuesta de la Chilca en est le parfait exemple. Un calvaire au milieu d'un beau panorama!


Cuesta de la Chilca

Vers Tinogasta, nous avons constaté que le différentiel avant fuyait. Plus question donc d'utiliser le 4x4. Dans la région, nous ne voulions pas manquer de retourner aux fantastiques thermes de Fiambala. Vous vous souvenez, chers lecteurs assidus, ce sont ces thermes nichés dans un petit canyon verdoyant avec une succession de bassins ayant chacun un degré de plus que celui d'en-dessous à mesure de se rapprocher de la source d'eau chaude. Un régal de pouvoir goger dans une eau riche en minéraux jusqu'à 45°C. Par chance, de temps en temps nous en avons (!), ils sont accessibles sans 4x4 et un lieu de camp connu, pas très loin, aussi. Nous y avons donc fait le crochet avant de nous rendre à la grande ville la plus proche, Chilecito, pour la case garage. Nous ne comptons plus les arrêts mécaniques durant ce voyage!


Termas de Fiambala


Lieu de camp près de Fiambala

Près de Chilecito le témoin de pression d'huile s'est allumé. Une chose de plus pour le garage, nous faisant craindre le pire avec notre nouveau moteur. Concernant le différentiel, il était en fait rempli d'eau, rentrée par son aérateur, un dispositif permettant à l'huile à l'intérieur de ventiler. Ce problème fut vite réglé et ensuite Benjamin l'a condamné et mis un tuyau en hauteur pour éviter que le cas se reproduise. Quant à la pression d'huile, ils ont enlevé le capteur pour y mettre à la place un manomètre pour la mesurer précisément. Elle était à notre grand soulagement bonne et seul le capteur était défaillant.


Environs de Chilecito, en attendant qu'une place au garage se libère

Nous pensions donc pouvoir quitter rapidement le garage et la ville mais, au moment de remettre le capteur en place, le mécano a pété le support! Là, les ennuis ont commencé car cette pièce ne se trouve pas en Argentine. Il a fallu trois jours, entre deux tentatives de soudure ratées et un autre sauvetage raté aussi, pour que ce soit réglé. Grâce à Benjamin qui amena la solution en proposant de condamner l'orifice qui fuyait et en repositionnant ensuite le capteur ailleurs sur le support.


Support mal en point

Après déjà une semaine passée en ville, il a encore fallu faire resouder le réservoir qui avait une petite fuite.


Cela fait toujours peur de voir un chalumeau sur un réservoir!

Le soir, au coucher du soleil, au lieu de camp près de la Cuesta de Miranda, un phénomène météo rare, et d'autant plus dans une région sèche, nous a fait oublier les mésaventures de Chilecito: un nuage arc-en-ciel. Un spectacle époustoufflant encore jamais vu.


Malheureusement la photo ne rend pas les couleurs irisées du phénomène


Bivouac dans les environs de la Cuesta de Miranda

Deux jours plus tard, c'est un phénomène astronomique qui a eu lieu. Une éclipse de soleil partielle. Où nous nous trouvions, près de Mendoza, que nous avions dû rejoindre sans trop tarder car le parebrise commandé était sur le point d'arriver, elle était très partielle, seul un petit bout de soleil était masqué.


Improbablement, la lentille de l'appareil photo a créé un reflet où l'occultation est bien visible


Lucy sans parebrise

Depuis Catamarca et le retour des régions montagneuses et pentues avec en outre, certains jours, le zonda, un vent puissant et très chaud, le nouveau moteur avait tendance à chauffer passablement. Dès lors, nous avons profité à Mendoza de pouvoir trouver un ventilateur et son viscocoupleur mais ces remplacements n'ayant pas eu l'effet escompté, Benjamin a démonté le radiateur et nous l'avons fait nettoyer de l'intérieur. Il était sale, ça avait mal été effectué au Brésil. Mais le resoudage de ce dernier a posé problème, il a fallu retourner trois fois à l'atelier pour qu'ils le resoudent. En guise d'excuses, nous avons reçu une casquette! Heureusement, pendant ce temps passé à Mendoza, nous avions un lieu de camp sympa en dehors de la ville avec de belles vues sur les Andes.


Bivouac dans les environs de Mendoza


A l'atelier de radiateurs

Après avoir pu enfin quitter cette immense ville, nous sommes retournés avec beaucoup de plaisir dans la région de la laguna de Llancanelo et du volcan Payún. Enthousiasmés de la découvrir au printemps, la dernière fois nous y étions à l'automne (cf récit Province de Mendoza: entre hauts sommets des Andes et volcans), et par un itinéraire différent. Près de la laguna, nous avons vu de nombreux oiseaux, notamment des flamands roses et des sturnelles australes. C'était aussi la période de floraison de certains cactus.


Cactus en fleurs avec en toile de fond le volcan Carapacho


Féerie du soir


Sturnelle australe (Leistes loyca)

De nombreux troupeaux de guanacos étaient de la partie. Nous avons aussi presque assisté à la naissance de quelques chevreaux, c'était la période des mise-bas des chèvres. Cette région, aux panoramas fantastiques, est très tranquille, quasiment déserte. C'est très apaisant et avec l'embarras du choix pour des lieux de camp, dont un au pied du Payún dans un décor à couper le souffle.


Quelques-uns des guanacos aperçus


Toujours aussi élégant


Le volcan Payún (3680 mètres)


Il est plus que tout frais!

La destination suivante était Neuquén. Pour rendre visite à des amis et faire de la mécanique proche de cette ville, au cas où nous aurions besoin de pièces. De l'huile s'échappait entre le carter et la pompe à huile. Après la durite mise à l'envers (cf récit Voyager n'est pas toujous un long fleuve tranquille), le radiateur mal lavé, voici encore un boulot mal effectué au Brésil lors du changement du moteur. Benjamin, connaissant par coeur le moteur de notre L300, en a démonté la moitié y compris la distribution pour juguler cette fuite. En bon chef mécano, le travail a été impeccable et, à coup sûr, meilleur que dans un garage sans en outre l'inconvénient de devoir y rester on ne sait combien de temps.
Nous avons rejoint Neuquén tantôt par de petites pistes tantôt par de plus grands axes routiers. Une des pistes empruntées nous a fait découvrir le volcan Tromen sous un ciel d'un bleu éclatant mais avec un vent nous glaçant.


Volcan Tromen (3978 mètres)

Ce n'était pas prévu mais nous avons dû nous arrêter quelques jours à Zapala pour des raisons, vous devinez, mécaniques. Le radiateur refuyait! Après deux tentatives auprès d'un atelier, nous avons abandonné. Benjamin s'en occupera lui-même à Neuquén et le résultat s'avérera meilleur. Après une autre tentative dans un garage pour comprendre d'où venait un gros bruit perceptible à l'avant, Benjamin trouva lui-même la raison. Une des tôles de protection touchait un arbre de transmission. Il a donc suffi de la raboter un peu. Pour avoir un peu de plaisir avant d'arriver à Neuquén, nous avons passé un week-end à la laguna Blanca. Il y faisait moins froid qu'en automne malgré le vent soutenu et les poissons toujours au rendez-vous.


Perca


de la laguna Blanca

Et comme dernière halte avant la tant adorée que détestée Neuquén ce fut le bord du beau rio Limay pour l'ouverture de la pêche en rivière à un lieu de camp déjà éprouvé et apprécié.


Première truite de la saison



Suite au prochain épisode! Cohyaique, Région de Aysén, Chili, le 01.02.2025